En France, l’universalisme est aujourd’hui sur la sellette. Les évolutions récentes du racisme, de l’antisémitisme et de l’action anti-raciste ont donné un nouvel élan à la mise en cause des valeurs universelles. Une dimension nouvelle est apparue dans les mouvements militants antiracistes, qui revendiquent désormais un droit à la différence, ce qui amène certains d’entre eux à sombrer dans l’essentialisme et l’enfermement identitaire. Avec le risque de contribuer à fragmenter le champ social et le débat public, déjà bien mal en point, et de renouer avec des formes d’antisémitisme ou de guerre des identités. Mais il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, mieux vaut distinguer d’une part ce que les contestations antiracistes ont de légitime et d’autre part leurs éventuelles dérives. Michel Wieviorka est un sociologue français, docteur d’Etat ès Lettres et Sciences Humaines et ancien directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales. Régis Meyran est doctorant en anthropologie sociale et ethnologie. Il est à la fois chercheur associé au CANTHEL, éditeur et journaliste spécialisé dans les sciences sociales.